Monday, January 7, 2008

2008 : Consultations populaires.

L’année 2008 a débuté. Normalement elle deviendra l’année où le peuple parlera. On demandera à la population de prendre des décisions importantes sur plusieurs questions.

1. Le référendum pour l’approbation ou le rejet de la nouvelle constitution est d’une importance capitale. Une partie de l’opposition (PODEMOS, MNR) s’attaque à la légitimité et à la légalité de la loi, à cause de la façon dont elle a été produite, une fois qu’elle eut quitté l’Assemblée Constituante comme minorité. Surtout l’Ouest, (Altiplano) choisira l’approbation tandis que les départements de l’Orient subtropical opteront de présenter à leurs populations leurs statuts d’autonomie. Juste avant que les fêtes de fin d’année imposent une trêve, il y a eu une épreuve de force massive, bien que séparée par la distance, de deux manifestations populaires, l’une à la Paz et l’autre à Santa Cruz. Les assistances étaient massives, mais les prétendus actes de violence inévitables, n’ont pas eu lieu. Le gouvernement, prudent mais de main ferme, a maintenu le contrôle interne sur la confrontation et conservé l’appui des organisations internationales.

2. L’Assemblée Constituante n’est pas venue d’accord sur un point et la question sera donc soumise à la population par référendum. Peut-on posséder dans le pays une propriété foncière privée de 5000 ha jusqu’à 10000 ha de terre ? Sans doute, l’intention est d’en arriver à une déclaration populaire dans le but de mettre un frein aux grands propriétaires terriens (revenus sur place dans l’Orient après à l’Ouest ils furent muselés par la réforme agraire de 1952.)

3. Et il y a un autre référendum, celui proposé par le président Evo Morales lui-même, dans lequel le peuple décidera s’il envoie chez eux le président, le vice-président et les neuf préfets des départements. Ce sera le cas si le nombre de votes pour demander leur destitution est plus grand que le nombre de votes avec lequel ils ont été élus lors de la dernière élection. La plupart des préfets ne sont pas tellement ravis de ce genre d’évaluation. Probablement qu’on arrivera plutôt à des élections générales selon les normes de la nouvelle Constitution une fois approuvée.

4. Il y a un consensus général qu’il devrait y avoir plus d’autonomie en Bolivie pour les différentes régions et groupes. La question est de savoir de quelle façon, pour quels secteurs et avec quels pouvoirs établir ces autonomies? En plus de l’autonomie départementale et régionale, il y a aussi à prévoir une certaine forme d’autonomie pour les villes et les villages ainsi que pour des groupes ethniques (‘naciones’, pueblos originarios). Il y a là matière à des discussions et des mesures de pression à l’infini, avec des quantités d’exigences basées, d’un côté sur le droit à sa propre spécificité et de l’autre sur la nécessité de maintenir une solidarité mutuelle.

5. Pour 2008, en tant que CEPA (Centre pour l’Écologie et Peuples Andins), nous avons comme tâche, celle de collaborer à la thématique et aux consultations de ce processus de conscientisation. À cette fin, nous favorisons l’appel à une cohabitation pacifique interculturelle et la gestion rationnelle des richesses naturelles. C’est d’ailleurs dans la ligne des objectifs auxquels, jusqu’à date, nous avons toujours tendu. Le processus d’émancipation des peuples andins et d’une trentaine de petits groupes ethniques de l’Orient, est un événement positif auquel nombre d’organisations, même cléricales, ont contribué. Cependant la direction de l’Église suit avec un peu de méfiance et même avec crainte, ce processus imparable. Inévitablement elle en payera le prix en influence et en importance. Il n’est plus nécessaire de parler au nom des sans-voix, ceux-ci parlent maintenant pour eux-mêmes.
Le message des anges aux bergers (pastores) dans le récit de la Nativité : « N’ayez pas peur » est maintenant un message actuel - les (pastores) pasteurs inclus.

L’année 2008 aura sûrement pour chacun de nous quelques surprises dans « sa besace ». J’en souhaite pour chacun(e) des belles, des bonnes et des chouettes.

Gilberto Pauwels

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