Amigos,
2. Mais encore hier, Evo Morales était à Oruro, dans la fonderie d’étain de Vinto, pour une ‘ch’alla’, un sacrifice à
— Ce n’était pas par hasard que la cérémonie se déroulait dans la fonderie. Le 10 février, le département d’Oruro fêtait son anniversaire et pour cette occasion le président est demeuré trois jours sur place. L’événement le plus important était sans doute la (re)nationalisation de la fonderie d’étain de Vinto. Elle avait débuté comme une entreprise d’état, fut achetée par COMSUR, la compagnie minière de l’ex-président Gonzalo Sanchez de Lozada, qui, sentant la soupe un peu trop chaude, la revendit à la compagnie anglaise Glencore. Selon le gouvernement, ces transferts se sont opérés avec tant d’irrégularités, qu’on décida de ne payer aucun dédommagement lors de cette ‘récupération’. L’ex-président Goni, qui demeure aux États Unis, et contre lequel un procès pour tueries collectives est en cours, était propriétaire de plusieurs autres mines …
— Evo avait d’autres surprises pour son département. Non seulement le chemin vers le Chili (Pisiga) sera asphalté au complet mais également une route touristique qui contournera le lac Poopó (et qui passera par Orinoca, le village natal d’Evo).
Dans peu de temps, Oruro pourra compter sur un expo-campus élargi, rattaché à l’université. Chaque village a reçu deux tracteurs agricoles. Personnellement, j’aurais préféré quelques milliers de pompes à eau aux soixante-dix tracteurs pour le même argent.
— Entre ses visites à Oruro, le président s’est rendu au Brésil où il a réussi, contre toute attente, une amélioration du prix de vente du gaz. Davantage de beurre sur le pain et une redistribution visible de la richesse au profit de la population, ce sont des réalisations du gouvernement actuel qu’on peut difficilement nier.
— Entre-temps, de l’argent a été disponible et on a reçu de l’aide de l’extérieur pour les victimes des désastres naturels. Les prédictions en relation avec le phénomène climatique ‘El Niño’ se sont avérées justes et les conséquences négatives semblent plus graves que ce à quoi l’on s’attendait. Les inondations dans l’Est sub-tropique comme la sécheresse et le gel sur l’altiplano ont causé des problèmes partout. Le plus épargné est encore Oruro.
3. À CEPA (Centre pour l’écologie et peuples andins), nous étions occupés, ces derniers jours, à faire des recherches et des publications.
— Le livre de Marcelo Laura sur le Carnaval a été présenté aux étudiants en anthropologie. Cette fois il ne s’agit pas de l’histoire et de la symbolique des différents groupes de danseurs. C’est plutôt une analyse socioculturelle des processus et des rapports de forces sous-jacentes. Ceux qui prétendent représenter les peuples andins, ne montrent pas toujours le respect nécessaire vis-à-vis les représentants authentiques de ces groupes populaires.
— Le livre de Ricardo Lopez, sur les masques et les danses dans les ayllus des villages d’Oruro, se trouve en imprimerie mais n’a pas été imprimé à temps. D’une certaine manière, c’est une réponse à son livre précédent : un retour aux sources.
— Dans le même sens mais d’une façon plus large sur le plan politique, le livre de José Luis López argumente sur ‘le droit à l’autonomie des peuples autochtones de
— En
— Et entre-temps, nous nous sommes déjà réunis à trois reprises en 2007, avec un nouveau groupe de chercheurs sociaux. 25 se sont présentés. Le groupe a choisi le nom de CIPS, un petit mot ‘bon-à-tout’, très répandu à Oruro, (si pués, genre : hé-oui) mais qui signifie ici «Centro de Investigaciones y Políticas Sociales». Ça promet pour le futur.
Les diables d’Oruro s’agenouillent par dévotion à
Gilberto.