Thursday, March 11, 2010

Entre deux élections.

Hola Amigos/as,

Le Président Evo est très occupé ces derniers temps. Après les élections nationales, avec une victoire massive (plus de 64 %), il a nommé ses ministres et leurs collaborateurs, surtout les vice-ministres. En même temps, la campagne en vue des élections départementales et municipales, qui auront lieu le 4 avril (Pâques), s’est mise en marche. Particulièrement le choix des candidats lui a donné pas mal de maux de tête. Les candidats de gouverneur, maire et leurs conseils respectifs, dans beaucoup d’endroits, auront en effet la pleine sécurité d’être élus.

1. Quels sont les plus grands problèmes auxquels Evo doit faire face? En premier lieu, des divisions et séparations internes. Elles ne trouvent pas leur origine tant dans les différences idéologiques, que dans le choix des collaborateurs et des candidats. L’alliance du MAS avec le MSM ( Movimiento sin Miedo) de Juan del Granado est rompue; le MAS pense pouvoir se passer d’elle et se débrouiller seul. La question est de savoir si le MSM ne deviendra pas le havre de secours pour beaucoup de gens, en tant qu’individus ou en tant qu’organisations, qui se sentent marginalisés par le MAS, et qui ainsi, mettront en marche une sorte d’opposition à l’interne. Est aussi important la position critique grandissante des organisations ethniques, qui, à la mesure qu’elles ont appris à être partie prenante dans le processus de changement, exigent maintenant plus de participation. Elles veulent aussi qu’aux discours sur la Mère Terre, on y réponde par des mesures concrètes. Ces oppositions internes peuvent, à la longue, devenir plus importantes que le contrôle externe des partis traditionnels et des adversaires.

2. Un deuxième problème est la corruption. Le gouvernement veut l’endiguer de force, mais cela reste un problème difficile. Trop de groupes et de personnes sont devenus membres de l’appareil de l’état, non pas par conviction ou vision, mais simplement pour ratisser un morceau de la tarte, sur lequel ils pensent, pour une ou autre raison, avoir un droit ou avoir pu en obtenir un. Ce ne sont pas toujours les personnes les plus capables ou les plus motivées qui arrivent au bon endroit. La production grandissante de feuilles de coca dans le but d’exporter la cocaïne, fait partie de cette tendance vers l’illégalité.

3. Mais la question principale est de savoir ce que le président Evo et son entourage feront avec leur pouvoir presque imparable. Par exemple, plusieurs ont manifesté leur préoccupation sur le fait qu’Evo a nommé par décret de nouveaux juges, tandis que la constitution indique qu’ils doivent être élus par l’Assemblée Plurinationale (en d’autres mot, le Parlement). Ceci semble être un signal significatif, un antécédent qui demande de la vigilance.

4. C’est un fait qu’un processus de changement a été mis en marche qui est basé sur la participation, la redistribution, le respect pour les droits fondamentaux de l’homme et pour la diversité, que plus personne ne pourra arrêter. Mais peu à peu, il existe la conviction que le processus de changements est úne chose et que le gouvernement d’Evo est autre chose; et que les deux ne marchent pas nécessairement ensemble. Cela suscite des questions. Quelle contribution pouvons-nous faire en tant qu’Églises ou ONG-s ? Comment appuyer le processus de changement et les réalisations concrètes dans cette direction sans perdre notre fonction critique à l’intérieur de la société, à l’égard du gouvernement ainsi que de l’opposition ? En ce moment, je me trouve à Santa Cruz. Avec un certain nombre d’organisations, nous allons nous pencher sur cette problématique durant quelques jours.

5. Grâce à la campagne de carême de Broederlijk Delen, la Bolivie est un peu plus sur les lèvres en Flandre. Nous nous en réjouissons. Les changements climatiques et la problématique de l’eau qui en découle sont fondamentaux pour le futur du pays. Pour y faire face, tous seront appelés à contribuer, car ces problèmes pénètrent toutes les facettes de la vie. Ce sont les vrais ’ennemis communs’ que nous auront à combattre tous ensemble, au moins si nous croyons en ce rêve et à cette promesse vieille de plusieurs siècles qu’un ‘autre monde’ est possible, où ‘bien vivre’ sera assuré pour tout le monde.

Gilberto Pauwels

Oruro Bolivia.

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