Wednesday, May 2, 2007

'Griffonnages portes-ouvertes'

Amigos nuestros,

Pour faire changement, voici un ‘Griffonnages portes-ouvertes’ sur les faits et gestes de quelques personnes à CEPA (Centre pour l’Écologie et Peuples Andins). Mais d’abord un petit coup d’oeil sur un pays sous pression.

1- Ce n’est pas de tout repos de gouverner avec les organisations populaires. Deux des plus grands groupes au niveau national sont actuellement mobilisés pour extorquer des concessions : l’enseignement et la santé.
À nouveau, les mineurs s’opposent aux membres des coopératives minières. Cinquante autobus remplis de mineurs partaient hier de Huanuni à Sucre pour empêcher à nouveau l’entrée des coopératives dans leur centre minier.
Des milliers de gens qui vivent de l’importation et la vente des vêtements usagés font face à des milliers d’autres qui veulent vivre de la production du textile. En effet, le gouvernement a défendu l’importation des vêtements usagés pour protéger l’industrie nationale.
Des personnes avec un handicap physique occupent les rues pour obtenir une allocation de l’État. Même de temps en temps on bloque les chemins et les routes nationales pour des revendications très locales. Mais malgré tout, le train est en marche : le processus enclenché d’émancipation est irréversible.

2- « Le vice-ministre pour l’environnement semble être un employé de CEPA. » : c’est ce qu’on ont fait paraître, dans le journal local, il y a de ça quelques jours, les mineurs de la mine aurifère Inti Raymi. Ils n’ont pas du tout aimé que le ministère ait donné raison aux communautés rurales, dirigées par EMILIO. En effet, quelque chose ne marche pas avec l’audit environnemental qui doit mesurer les dommages causés par les activités minières à leurs terres et à l’eau. Ensemble, une nouvelle proposition a été élaborée. La seule entre les parties concernées qui refuse maintenant de signer est …Inti Raymi, car dans les faits, ils perdent le contrôle sur l’enquête qui doit les contrôler.
Par l’intermédiaire de CEPA, EMILIO et ANGELA ont réussi à regrouper les communautés autochtones qui vivent autour du lac Uru et Poopó ainsi que dans le bassin de la rivière Desaguadero, dans une ‘coordinadora’ pour défendre ensemble leurs droits (CORIDUP). Cela est ressorti encore hier, dans un séminaire régional à l’université sur le futur de l’exploitation minière à Oruro. Les communautés agraires et CEPA étaient les seuls qui ont mis sur le tapis la problématique environnementale.

3- La semaine passée, pour la première fois, MARCELO a réuni les responsables des ‘casas de cultura’ (centres culturels), qui, entre-temps, ont été organisés dans sept villages andins. Cela devient tout un défi de les faire marcher avec toutes sortes d’activités. En même temps, il a lancé un concours pour des étudiants en anthropologie au sujet de ce que nous appelons « la migración pendular », le continuel va-et-vient entre le village et la ville ou ailleurs. Pour les élèves des écoles secondaires le concours est organisé sur l’histoire de leur quartier ou village.
Mais l’activité la plus importante de Marcelo sera probablement un cours du soir et de fin de semaine sur ‘l’inter culturalité et le développement durable’ à l’intention d’une trentaine de chercheurs sociaux. L’université fournira un diplôme et aujourd’hui nous recevions l’annonce officielle que l’ambassade de Belgique va coopérer dans les frais.

4- GERMAN n’est pas à ses premiers d’essais. La collecte municipale des ordures sera organisée dans plus de villages, entre autres, à Orinoca, le village natal d’Evo Morales. Actuellement, la première préoccupation de German consiste à organiser la dixième ‘Foire de la Biodiversité’, où les élèves des collèges ruraux viennent exposer en ville leurs richesses culturelles et écologiques. Cette année, la préfecture participe aussi, mais la mairie s’est désistée, car quelques personnes sur place trouvaient que la foire était un peu trop ‘originario’ (indien). Par contre LIDEMA et Pastorale Sociale-Caritas seront de la partie.
LIDEMA (Ligue pour la défense de l’environnement) est un réseau d’organisations environnementales. La semaine passée j’ai assisté à la réunion annuelle à Sucre pour y présenter la demande de CEPA de devenir membre. C’est un plaisir aussi de voir German qui pense déjà à l’année prochaine. En effet, 2008 sera l’année de la pomme de terre. Samedi prochain, il achètera à la grande foire annuelle toutes les variétés possibles de la pomme de terre. L’intention est de les planter pour obtenir du matériel d’exposition l’an prochain, ainsi que de l’étoffer avec quelques études techniques comparatives concernant la production etc.

5- Alicia s’est lancée dans l’éducation environnementale. Samedi prochain se terminera un cours de fins de semaine pour 30 professeurs sur l’enseignement environnemental, et sur ces entrefaites, un cours semblable a débuté pour le corps professoral au complet d’une école secondaire. La conséquence de tout cela est que notre centre de formation à Chuzekery reçoit régulièrement la visite de classes. Et là c’est la responsabilité de LIMBERT qui entre en jeu. Il est originaire du village aymara de Corque, étudiait la pédagogie à Cochabamba, s’est trouvé sans travail et juste à temps nous avons pu éviter qu’il émigre, par la force des choses, à Tarija.

6- Par contre, ELY part pour La Paz. Pendant huit ans, elle a mis de l’enthousiasme et du contenu dans CEPA. Elle demeure une collaboratrice externe (comme SANDRA et RICARDO) et va étudier …la théologie, même la théologie protestante, mais cela dans l’option de la justice et du patrimoine culturel. EVA pour sa part continuera les activités avec les femmes bergères du bassin de la rivière Desaguadero, un groupe social de personnes démunies qui en plus doivent faire face à des problèmes de contamination environnementale. BEATRIZ, anthropologue et femme aymara, est allé vivre un bout de temps avec ces bergères. « De toute ma vie, je n’ai jamais vécu une chose aussi difficile » était son commentaire.

7- Le travail dans la bibliothèque de CEPA a convaincu VIVIANA (Turco), autant que FRANCISCA (Chipaya), d’entreprendre des études en anthropologie. Ces jours-ci, elles feront le tour des différentes facultés de l’université avec des affiches et prospectus dans le but de faire connaître la richesse bibliographique de leur bibliothèque ainsi que de la librairie CORREOS-CEPA de WILMA et MONICA, dans l’ancien bureau de poste.
D'autres personnes sont liées à CEPA : FRANKLIN, JOHNY, ANGEL et ISABEL, VIVIANA et LILES, OSCAR, CESAR, et à moindre mesure les groupes Eco-mujeres et Eco-jovenes, chacun(e) selon sa manière, avec un engagement et enthousiasme qui peuvent être plus fragiles que cela paraît à première vue. C’est un peu semblable au processus d’émancipation vécu par tout le pays actuellement, que nous considérons toujours comme irréversible.


Gilberto.

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